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Tribune pour un roman

- Strip n°485

Salut tout le monde !


Grande nouvelle ! Le 3ème tome de mon roman sort DEMAIN (10 octobre) dans toutes les bonnes librairies !


Intitulé « Des milliers de murmures », il se situe toujours à l’époque où j’étais au collège avec Sarah, Ranjit et Vlad. Ambiance vintage garantie sans téléphones portables. Rien que de bons vieux agendas papier, des baladeurs auto-reverse et Internet qui pointe tout juste le bout de son modem 28k.


C'est vrai, j'ai dit ça à l'époque...


Cette fois-ci, nous avions eu affaire à une brume zombifiante plutôt récalcitrante, mais je ne vous en dis pas plus, vous pouvez lire le pitch et un chapitre sur le site officiel : Maliki.com/roman

Ce tome boucle également le cycle de Poison, ainsi que l’année scolaire. Promis, il ne se termine pas en énorme cliffhanger, comme j’aime maladivement le faire d’habitude.

Cette sortie est aussi l’occasion pour moi de faire un « petit » (je plaisante, c’est un pavé !) bilan de cette expérience dans le roman jeunesse.

Les plus fidèles le savent, j’ai pris l’habitude de produire une bande annonce animée (comme ça par exemple) pour la sortie de mes livres.
J’adore ça, même si je galère.
Mais pour celui-ci, je n’en ai pas faite. Je n’ai pas trouvé la force.

Pourquoi ?


Ce n’est pas  un manque d’intérêt de ma part pour ce projet, au contraire. Ecrire ce nouveau roman m’a demandé beaucoup d’énergie, de temps, et je l’ai fait avec beaucoup d’enthousiasme. Je crois bien que j’aime écrire autant que j’aime dessiner, si ce n’est plus.

Mais pour être honnête, ma joie que ce livre sorte enfin est un peu en demi-teinte. Car malgré l’envie que j’ai de vous le faire découvrir, après 2 autres romans déjà parus, je connais déjà plus ou moins son destin. Et je crois que ça me blase un peu.

Quand j’ai commencé à écrire du roman, je me suis dit : C’est génial, le roman a l’air toujours bien mieux considéré que la BD. Peut-être que ce sera plus facile d’avoir une peu de promo, une meilleure visibilité, une meilleure rémunération, d’être plus prise au sérieux...


Haha. Tendre naïveté !


Déjà, officiellement, je fais du roman « jeunesse » et non pas du roman « tout court ». Dans le milieu de l’édition, ÇA N’A RIEN A VOIR !



Du roman « jeunesse » ? De qui se moque-t-on ?
Déjà, c’est super fastoche à écrire, parce que c’est pour les enfants/ado, donc pas la peine d’en faire des caisses et d’être Bernard Werber. N’importe qui peut y arriver. La preuve, je suis auteur de BD à la base et on m’a laissé faire. En plus, y’a souvent des images, les thématiques sont bêbêtes, c’est de l’aventure... Et puis le raccourci est vite pris : Si on écrit pour les enfants, c'est qu'on est encore un peu un enfant.  Bref, quand vous êtes estampillé « jeunesse », soyons honnêtes, vous êtes un sous-auteur (y'a des exceptions bien sûr). Et à ce titre, vous êtes sous-payé, sous-considéré,  sous-exposé, et sous la pile des autres sorties en librairie.



Alors oui, même si j’ai toujours un petit espoir enfoui quelque part dans ce qui me reste d’optimisme (faut chercher !), je connais le destin de mon roman chéri. Comme la plupart des nouveautés qui inondent le marché, il va se retrouver posé en rayon une semaine, et disparaîtra la semaine suivante dans les limbes de la confidentialité.
Une semaine pour convaincre.
Peut-être deux...
Pour un travail qui m’a pris grosso-modo neuf mois sans compter mes heures, pour lequel j’ai aussi dessiné la couverture, et une trentaine d’illustrations, le tout pour 4000€ d’avances sur droits (que je dois rembourser après sur les ventes, faut pas déconner !) à coups de 6% du prix de vente par livre vendu (et 3% pour la version poche, ben oui, c’est plus petit !). J'ai beau savoir que c'est ainsi, ça me fait quand même halluciner. Et parce que c’est « jeunesse » et « qu’on a toujours fait comme ça », bien sûr, c’est non-négociable. Croyez moi, j’ai essayé. Et tout ça, je le savais pertinemment en signant.



Je suis auteur depuis 14 ans. J’ai la chance inouïe d’avoir des mécènes et le soutien de ma communauté, et mes œuvres en autoédition pour me permettre d’entreprendre de tels projets à perte, je ne suis pas à plaindre. Mais imaginez la vie des auteurs qui débutent et tentent de vivre avec 444€ bruts par mois. Alors oui, pour le coup, j’ai vraiment fait ce projet par passion, mais j’ai honte car je  montre un très mauvais exemple en continuant à signer ce type de contrat.

Certains me diront : « Ah mais c’est la sélection naturelle ça ! Si un roman ne trouve pas son public, c’est parce qu’il n’est pas bon. Le darwinisme s’applique aussi au monde impitoyable de l’édition. »

Si seulement...
Si seulement ce n’était qu’une question de qualité ! Là, ce serait une sentence que je pourrais entendre.

Mais mes pauvres amis, la qualité d’une œuvre, c’est SECONDAIRE.
Un gros éditeur sort des dizaines de titres par mois. Parfois plus. Sur cette pléthore de titres, il va décider de miser gros sur un ou deux auteurs sûrs ou prometteurs. Les autres ? Ils servent à gonfler la masse des faire-valoir. Ceux-là n’auront pas d’article dans la presse, n’iront pas sur des plateaux télé, n’auront pas un présentoir géant à l’entrée de tous les supermarchés.
Parce qu’ils sont moins bons ?
Non.
Parce que personne, dans ce petit microcosme qui est pourtant venu les chercher, ne croit en eux. Je suis persuadée que si l’éditeur ne débourse pas un centime  pour faire connaître une œuvre, aussi magistrale soit-elle, s’il ne fait pas chauffer à blanc son service de presse avec les relations qui vont bien, et si le diffuseur n’a pas un intérêt quelconque à défendre ce titre, alors il ne décollera jamais. Il ne « trouvera pas son public », car ce n’est pas l’auteur, maintenu dans le noir, qui est en capacité de le trouver. Il ne contrôle aucun canal de diffusion et dans sa misère, n’a pas les moyens financiers pour ça.

Comment une œuvre pourrait-elle trouver son public si personne n’en entend jamais parler ? Malgré ma communauté et ma présence constante sur les réseaux, je sais que plus de la moitié des gens qui ATTENDENT ce roman et VEULENT le lire ne verront même pas l’info de sa sortie.

Même les réseaux sociaux, qui nous ont permis un temps de contourner les autoroutes habituelles exigent désormais qu’on paie. J’ai 87 000 personnes qui me suivent sur ma page Facebook. 87 000 personnes qui ont cliqué en disant « oui, je veux voir les infos de cette page, ça m’intéresse ». Et bien si moi, je décide d’écrire « coucou » sur ma page Facebook et que je veux que ces 87 000 personnes le voient, je dois débourser au minimum 400€ par JOUR, pour espérer toucher entre 8 900 et 37 000 personnes maximum. Et pas des inconnus hein, juste mes abonnés !
Si je ne paie pas ? Seule une poignée d’abonnés verra mon "coucou" s’afficher au milieu des publications filtrées et sponsorisées. Et c’est la même tisane sur Twitter ou Youtube. Les réseaux se sont rendus indispensables, et désormais nous rackettent paisiblement.



Alors un jeune auteur talentueux et inconnu, sans relations, sans communauté, sans argent, qui trouve son public ? Im-po-ssible si l’éditeur qui l’accueille ne se sort pas les doigts, du porte-monnaie pour commencer. Autant jeter une bouteille à la mer en guise de communication.


 

J’ai l’air d’en rajouter avec mon manque de considération de la chaîne du livre pour ses auteurs ?
Tenez, voici quelques brèves cocasses sur les coulisses de ce tome 3, qui s'est pourtant dans l'ensemble bien passé.

- Figurez-vous que j’ai appris la date de sortie de mon roman sur les sites de vente en ligne. Oui. Personne n’avait pensé à me prévenir.
- D’ailleurs, à deux jours de la sortie, le visuel de la couverture n’est même pas sur Amazon ou Cultura. Regardez comme c’est vendeur !


Edit : Quelqu'un semble avoir mis à jour suite à cette note, merci ;)


- Sur tous les sites de vente, il est indiqué que le roman fait 400 pages. Alors qu’en vrai, il en fait 530. Un détail j’imagine.
- A ce jour, malgré mes relances, je n’ai reçu aucune nouvelle du service communication de mon éditeur, pour me dire si quelque chose était prévu pour la sortie. Il y a peut-être quelque chose hein ! Après tout, j'avais eu un peu de pub sur le tome 2 et les gens que j'avais en contact étaient sympa. Simplement, cette fois il n'est visiblement pas utile de me tenir au courant. Par rapport à mes débuts, je constate que les auteurs sont de moins en moins mis dans la boucle, comme si ça ne les intéressait/regardait pas.
On m’a juste demandé à un moment « Tu penses faire une bande-annonce comme les autres fois ? Si oui, ce serait bien qu’elle soit terminée pour septembre ».
J’étais lasse. Tellement lasse que tout semble devenu à ma charge. J’ai créé le site officiel du roman, je le tiens à jour, je vais en dédicaces, je fais de la com sur les réseaux...
Et maintenant cette habitude des bandes-annonces.
J’ai fait remarquer que ce genre de travail, en principe, ça se rémunère. Entre le temps de réalisation, les compétences requises, la rémunération de la comédienne qui fait la voix, j’explose déjà le budget du livre en lui-même. J’ai quand même demandé s’il y avait un budget pour le faire. On m’a répondu que non.

- Pour mon tome précédent, quelqu'un m’avait même dit : « Oh tu sais, c’est un tome 2. Ça sert pas à grand-chose de faire de la com sur un tome 2. ». C'est peut-être vrai, j'en sais rien ? Mais ça coûte quoi, un peu d'enthousiasme face à l'auteur qui a mis un an à pondre son oeuvre ? Ça m’a rappelé les mois terribles passés à réaliser ce pilote du dessin animé Maliki, pour m’entendre dire avant le départ pour Annecy « Oui, bon, on va essayer de le présenter, mais de toute façon j’y crois pas ».

- Allez, un dernier pour la route ? Il y a quelques jours, quand j’ai reçu mes exemplaires auteur chez moi, expédiés à la mauvaise adresse (merci à ma factrice d’avoir intercepté le colis avant qu’il ne reparte), j’ai découvert que le pantone utilisé pour la bichromie des illustrations était turquoise au lieu d’être rose, ce qui change un touuuut petit peu les ambiances que j’avais bossées et validées sur le BAT.


« C’est l’imprimeur qui s’est trompé » m’a-t-on dit.
OK. Tant pis. Que voulez-vous dire ? On va pas foutre 6 tonnes de livres à la benne et réimprimer parce qu’aucun être humain n’était présent pour vérifier les feuilles au calage machine. J’ai pourtant connu un temps où ça se faisait, d'aller aux calages, et même d'y convier les auteurs. Mais je prends sur moi, encore. C’est un détail. Personne ne le verra de toute façon. Juste moi...

Voilà, c’est ça, publier un livre auquel on croit. Et la liste est loin d’être exhaustive, je vous ai épargné quelques détails sordides. C’est un amoncellement de petites déceptions et de petites désillusions qui viennent miner votre bel enthousiasme et vos efforts. Personne n’est méchant avec vous hein ! Indépendamment, les gens avec qui j’ai bossé sont même plutôt bienveillants, mais ils sont tous remplaçables, éjectables, et travaillent pour une énorme machine qui ne sait même pas que vous existez. Et votre roman, qui est tellement important pour vous... Vous avez au fond l’impression de le cramer avec tous les autres, dans la fournaise de la locomotive qui se barre sans vous.

Vous allez me dire : « Ben pourquoi t’as pas sorti le livre en autoédition, comme tu fais maintenant, au lieu de faire ta Drama Queen aujourd'hui !? »
...
Vous voulez rire ?

C’est parce que j’avais promis...


J’avais promis, à mon éditrice, que je ferai le 3ème tome du roman chez eux. Couillon non ?
Depuis, cette éditrice a été remplacée. Plusieurs fois. Je n’avais pas encore commencé à bosser sur le roman que j’avais reçu 2 fois des mails de présentation d’une nouvelle éditrice qui « prenait le relai » sur Maliki, puis se faisait remplacer quelques semaines après. A chaque fois, ces personnes me demandaient qui j’étais. Je devais leur résumer les livres déjà parus, leur donner des chiffres sur ma communauté, mes ventes (comme si on me communiquait tous les chiffres !). Elles n’avaient rien lu de moi. N’avait même pas ouvert ma page wikipédia. Et hop, elles disparaissaient.

J’aurais pu rompre ma promesse, c’est vrai. Qui restait-il, dans ce jeu de chaises musicales, pour s’en souvenir ou prendre la peine d’exhumer de vieux contrats ?
Il restait les lecteurs, enthousiastes et passionnés. Des enfants, des adultes, ceux qui viennent me voir en dédicace les yeux brillants en me demandant quand sort la suite, en m’expliquant fébrilement leurs théories sur ce qui va se passer dans le prochain tome. Et moi, qui essaie de ne pas sourire quand ils tombent juste.

Alors voilà, d’un côté j’ai tellement envie que vous lisiez ce roman, de vous prouver que j’ai travaillé dur dessus, et que si ce n’est probablement ni parfait ni magistral, c’est au moins complètement sincère et majeur dans l’univers Maliki. Que je l’ai écrit pour TOUS les publics, et pas seulement pour « la jeunesse », cette expression qui n’a aucun sens.
Et d’un autre côté, je n’ai plus envie de me (dé)battre dans ce panier de crabes. Donc, à moins que le statut des auteurs se transforme radicalement, à force de luttes et de coups de gueule comme celui-ci, ce sera le dernier roman que je publierai à compte d’éditeur.



Je m’excuse, car ce n’est vraiment pas l’annonce de sortie la plus vendeuse que j’ai pu faire pour un de mes livres. A la base je voulais juste vous expliquer pourquoi je n'avais pas fait de bande annonce cette fois-ci... Mais je ne serais pas si amère si je m’en foutais. Si je vous raconte tout ça, c’est parce que ça me prend aux tripes. Ce n’est pas une réaction à chaud, c’est mûri, pourri, ça me gangrène et me sape au quotidien. Et même si ça ressemble à un sabordage, si ça peut ouvrir un peu les yeux du public (et des institutions, on peut rêver) sur la réalité du métier d’auteur, alors ce sera toujours ça de pris.

Et si vous voulez vraiment me faire plaisir : Considérez simplement l’idée d’essayer de lire mon roman. Peu m’importe que vous l’achetiez ou que vous l’empruntiez dans une médiathèque ou à un ami. Ce qui m’importe, c’est que vous passiez un bon moment, et que vous vous évadiez un jour ou deux, comme je me suis évadée en l’écrivant.
Et si vous avez aimé, laissez-moi un petit mot.
Ou dites-le à votre libraire.
Offrez-le à un ami.
Ou laissez un avis si vous l’avez acheté en ligne.
Vous illuminerez ma journée et ramènerez un peu d’humanité et de simplicité dans un secteur qui en a bien besoin.


Des bises.
Courage, espoir !

Mali

PS : je vous mets quelques liens pour le commander en ligne (mais n'hésitez pas à le demander en priorité auprès de votre libraire préféré !) :

Pages des libraires
FNAC
e-lerclec
Cultura
Amazon de Satan

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Commentaires :

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Lord R’Houk Le à , a écrit :

Après le tome 3 pourquoi ne pas faire un autre cycle de livre ?

Capouccino Le à , a écrit :

Damn… Je commente jamais sur le site, je me contente de lire et d’apprécier tes strips. Je suis venue en dédicace te rencontrer, toi qui me fais rêver depuis mon jeune âge. J’ai suivis tes deux campagnes ulules avec plaisir, j’ai eu des étoiles dans les yeux quand je t’ai vu dessiné cette dédicace et ça me met en rogne de voir que le monde de l’édition est aussi pourri. Je m’en doutais pas mal, étant dans des études affiliées à l’entertainment, mais à ce point là, au point de dégouter un auteur qui a mis tout son coeur dans ses oeuvres…

Je te souhaite bon courage ! Et je vais continuer de te lire et de contribuer à tes prochaines campagnes Ulule (bein oui, le Blog 3 on l’attend ; ) ).

Merci de nous offrir tout ce contenu gratuitement également ! T’es géniale (enfin, vous êtes géniales ! 😀 )

Appolo Le à , a écrit :

Eh ben dis donc…Je savais déjà grâce à toi que le monde de l’édition était loin d’être rose (Maliki…rose…tu l’as?), mais à ce point…j’en suis vraiment désolée.
Courage, Mali! On sera toujours là, si ça peut faire une quelconque différence!

Nirrita Le à , a écrit :

En tant que bibliothécaire (et fan de littérature jeunesse) j’aimerais vraiment me battre aussi pour mettre en avant les auteurs qui ne sont pas les « grands » mis en avant… Mais mes commandes passent par les librairies et les éditeurs du coup je n’ai pas toujours connaissance de ces auteurs. En Belgique, il y a pas mal de prix jeunesse qui permettent de mettre en avant des auteurs moins connus, mais à part ça…
En revanche, je pense que toutes les bibliothhèques sont prêtes à faire des activités avec des auteurs, le plus souvent rémunéré, alors n’hésitez pas à contacter si elles ne viennent pas à vous (de nouveau c’est une démarche qui devrait revenir à l’éditeur, mais si on ne peut avoir connaissance des auteurs de notre côté, c’est un moyen aussi).

Fëanor petit défectueux qui adore de plus en plus Maliki Le à , a écrit :

Bon courage et bravo ❤️❤️❤️❤️❤️

Sophie Le à , a écrit :

si vous voulez, vous pouvez aussi le trouver dans votre librairie locale, les libraires indépendant on un site unique qui vous dira quelle librairie près de chez vous en a un ex ou peut le commander, il suffit de mettre son code postal : https://www.librairiesindependantes.com/product/9782747077330/

Gaetz Le à , a écrit :

Bravo pour ta tribune. Ma copine écrit des bouquins (sur son temps libre, elle est prof à côté) et a fréquenté les maisons d’édition, et contrairement à toi elle n’a pas de communauté. Elle s’est faite exploitée, voler ses idées, roulé dans la boue. C’est important que les auteurs partagent leur expérience, c’est le seul moyen pour qu’ils se réunissent et, éventuellement, montent des structures qui pourront leur permettre de vivre mieux qu’en passant par des éditeurs.

C’est d’ailleurs assez étonnant de voir que les auteurs sont rémunérés 3-6% par le milieu de l’édition, et 60-70% par amazon. Quand les multinationales deviennent plus fréquentables que les entreprises locales.

Ookami-sama Le à , a écrit :

@Gaetz : Amazon peut se permettre de verser des droits d’auteur élevés, puisque personne ou presque ne fait l’intermédiaire entre l’écrivain et le public. D’après ce que j’en sais, Amazon ne donne pas de conseils, ne relit pas les manuscrits, ne choisit pas de couvertures (première et quatrième), ne fait aucune publicité, ne verse pas d’avance, imprime les bouquins à la demande grâce à un système automatisé, paie au lance-pierre les quelques employés qui doivent se fader le transport manuel desdits bouquins dans les entrepôts.

Si les droits d’auteur de la plupart des écrivains, chez Hachette par exemple, sont en effet trop bas pour leur assurer un revenu décent tant qu’ils n’obtiennent pas un Goncourt, Amazon est encore bien pire. Imaginez l’auto-édition disponible aisément, sans jamais le moindre contrôle : les gemmes ne seraient plus noyées par le flot, mais enterrées sous les montagnes de déchets charriés par le tsunami de mauvais romans qui nous déferlerait dessus ; parce que Amazon, encore une fois, se contrefout de tout ce qu’on peut lui soumettre et de tout ce qui peut arriver à votre bouquin. Vous pourriez écrire le prochain Nobel de littérature que personne dans cette entreprise ne le lirait, alors qu’une maison d’édition, en règle générale, essaie de ne pas passer à côté des pépites et de ne pas publier des allume-feux.

Sans compter que soutenir Amazon, c’est accepter que des humains travaillent dans les conditions que l’on sait (et si vous ne savez pas : « En Amazonie, infiltré dans le meilleur des mondes », écrit par Jean-Baptiste Malet) simplement parce que c’est plus confortable pour vous. Jusqu’à que vous soyez employé chez eux, bien sûr. Là, ce sera moins amusant.

Roly Le à , a écrit :

Je pense que la créativité telle qu’on la connait est changée depuis qu’internet existe. Avant, pour devenir artiste (par ce mot, je désigne une personne qui créé du contenu/oeuvre etc… dans le sens général du terme), se faire connaitre ou entendre, les moyens étaient limités, et seuls une poignée perçait. Aujourd’hui, presque tout le monde est écrivain, chanteur, dessinateur, musicien, artiste à des degrés divers (bon perso moi je ne le suis pas lol) etc… Le monde entier est noyé sous une masse de tous ces gens qui veulent absolument se faire connaitre, une petite place au soleil. Les réseaux sociaux, les plateformes de partage mettent en excerbe des millions d’artistes. C’est juste trop. Il n’y a certainement pas moins de talent qu’autrefois, mais y’a trop de visibilités pour tous, et du coup, les très bons sont noyés dans la masse des tout juste bons (voir parfois médiocre, quand je vois les tops vu Youtube, j’ai mal à mon humanité).

On le voit partout sur Internet, des gens vraiment talentueux dans leur domaine. Mais c’est pas possible de mettre tout le monde en haut de toutes les affiches. On est à une croisée des chemins, l’accès « facile » à une certaine visibilité sature les gens, je veux dire ceux qui sont les consommateurs n’ont qu’un temps « limité » à consacrer à une oeuvre, personnellement, je n’ai même plus le temps de jouer à tous les jeux videos que j’aimerais jouer, ni regarder toutes les séries que je voudrais voir, alors comment donner sa chance à des artistes moins connus quand ce temps est déjà trop faible pour les plus connus. Insoluble.

Chaque jours de nouveaux artistes sont visibles… pour peu qu’on reste fidèle à ceux qu’on aime depuis longtemps, on se rends vite compte que le temps est une donnée incompressible, et qu’il faut faire des choix…

Tooi Le à , a écrit :

J’ai lu ton strip et vais le partager, il faut que les publics sachent quelles sont les conditions des auteurs, notamment dans le secteur jeunesse ! Je travaille dans une bibliothèque et on adore la bd dans ma structure. Merci de nous apporter ton univers !

Guénolé Le à , a écrit :

Commençons par le classique « D’habitude Je ne laisse pas de commentaire »

C’est ma fille qui lit les romans, elle ne connaît pas vraiment le blog.

Je viens de lui apprendre que le tome 3 vient de sortir (et je viens de l’apprendre aussi à la lecture de ce post). Elle a sauté au plafond, et il daut maintenant que nous allions illico presto à la librairie où nous avons acheté les premiers tomes.

C.est une grosse lectrice et cela fait des mois qu’elle me relance pour savoir quand sort le tome 3. Vous venez de faire une heureuse.

Walhan Le à , a écrit :

J’en suis à mon premier roman, pas d’avances sur droit (j’ai un autre boulot à côté), juste pour la passion de l’écriture et du partage, et je comprends bien la situation.
Effectivement, les bibliothèques peuvent être un point d’accès.
Bon courage et j’ai bien noté:
1/ Vous adorez écrire
2/ La dernière fois…. par une maison d’édition. Donc
Bonne continuation et oui il faut continuer à se battre pour le métier d’auteur et faire évoluer les choses.

Le stylo bulle Le à , a écrit :

Bonjour
Ce long texte m’a touché
J’ai tenté l’aventure de l’édition BD en créant une maison d’edition qui n’a tenue que trois ans. J’avais honte de ne pas pouvoir verser des avaloirs à mes auteurs, honte de ne pouvoir leur offrir comme vraie rémunération le plaisir de réaliser un rêve d’engant. Mais voilà les coûts de diffusion et distribution injustes m’ont tués. Je pense et dit haut et fort que jeunes auteurs et jeunes éditeurs sont les dindons d’un système qui ne rémunère ni le risque financier (éditeur) ni le travail (auteurs). Bon courage et bonne continuation

Tristepin Le à , a écrit :

ahahahahahahahahaha

ASSEZ SARDONIQUE CE RIRE ?!

Le monde de l’édition est vraiment nul ! Tiens je vais aller cramer un camion entier de ces livres moisies qui a fait des tas de ventes , qui parle d’un gros président incapable de gérer quoique ce soit !
non pas de politique ok ! mais à chaque fois que je vais au Furet du Nord , Je vois des tas de livre qui n’intéressent que les personnes avec un dentier et des rides comparables à des canyons ! ou alors un con Lambda !
Juste parce que ça joue du portefeuille et de la notoriété , c’est vraiment pathétique !

Je te souhaite bonne chance Maliki ! Tu en auras besoin ! moi qui veut devenir dessinateur , je sens que je vais devoir casser quelques têtes pour mettre en vente mes Mangas !
Et la bonne journée !

Juliet595 Le à , a écrit :

Re-commentaire pour te dire que ton livre a été lu et dévoré sans la moindre forme de pitié ! Il est génial ///<
https://coeurdencre595.wordpress.com/2018/10/17/4239/

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